Je suis anxieux (se), c’est grave ?

Vous vous sentez souvent inquiet (e) pour des raisons qui n’en valent pas la
peine ? Votre vie quotidienne est remplie de petits stress que vous n’arrivez
pas à évacuer ? Vous êtes probablement de structure anxieuse. Ne vous
rajoutez pas d’inquiétude (vous en avez assez comme ça…) : 15% de la
population est comme vous, surtout les femmes (presque 2 pour un
homme), et encore plus si vous êtes divorcé (e) ou séparé (e).

Photo de Alexander Dummer sur Pexels.com
Quelques situations qui peuvent générer du stress chez une structure
anxieuse
1 – On sonne à la porte : c’est le facteur qui apporte un recommandé. Il ne peut
s’agir que d’une mauvaise nouvelle ! Un recommandé, ça n’est jamais bon
signe… ou bien ce recommandé arrive un vendredi et vous ne pourrez pas aller le
chercher avant lundi, bref, un week-end perturbé…
2 – Votre chef vous convoque au travail : qu’est-ce que j’ai fait ? Qu’est-ce qu’il
me veut ?
3 – Votre banquier vous laisse un message vous demandant de le rappeler
rapidement : ça y est, je suis dans le rouge, je n’aurai pas mon prêt, bref, une
mauvaise nouvelle est au bout du fil
4- Vous interrogez votre répondeur : votre mère vous informe qu’elle est partie

aux urgences car elle est tombée, et vous n’arrivez plus à la joindre (tout
simplement parce qu’elle a oublié son portable… ) idem pour votre ado qui ne
vous rappelle pas une fois arrivé à sa soirée (il n’a juste plus de batterie…!), vos
enfants qui ont pris la route ce matin pour traverser la France en vous mettant
dans les affres jusqu’à ce que vous receviez confirmation de leur arrivée à bon
port…
5- Vous n’avez rien de spécial à faire et vous commencez à cogiter : à l’avenir, à
la liste de courses, à la taxation des carburants, à vos plaquettes de freins à
changer, au budget des cadeaux de Noël…
Pour l’anxieux, ces petites interrogations du quotidien génèrent un vrai stress,
doublé de petits malaises physiques : la petite boule au ventre, la respiration
plus difficile, plus saccadée, l’insomnie ou la compulsion alimentaire : vite un bout
de chocolat (ou carrément la plaque !), un bout de saucisson, voire un petit verre,
pour mettre un peu de baume sur cette petite crise d’angoisse, ce sentiment
d’insécurité parfois indéfinissable, mais toujours présent à divers moments de la
journée.
Ce ressenti est souvent associé à une tendance perfectionniste dans
l’organisation, motivé par la crainte de mal faire, ou à la tendance carrément
inverse : devant la montagne de choses à faire, on renonce : « je verrai ça
demain », on procrastine, avec culpabilité d’ailleurs, ce qui génère un autre style
d’inquiétude. Bref, on tourne en rond !
Comment définit-on la personnalité de structure anxieuse ?
C’est souvent un timide, un inquiet, qui cherche souvent à passer inaperçu, se
sent parfois inférieur aux autres. Pour éviter les conflits et par peur de mal faire, il
se met souvent en retrait ou à part, il évite le « trop de contacts ». Dans son
activité professionnelle, il est souvent solitaire : il choisira de préférence une
activité pro qui évite d’avoir trop de contacts de visu, qui lui évitera d’avoir à
s’affronter, à défendre son point de vue, et même à communiquer trop souvent. Il
a du mal à se valoriser, à se mettre en avant, se laisse parfois dominer par ses

collègues, ses amis. Dans les cas extrêmes, l’anxieux peut évoluer vers la phobie
sociale, l’agoraphobie…
Comment l’anxieux vit-il au quotidien ?
Il vit dans l’anxiété anticipatoire ! Tout, ou presque, peut vite devenir sujet
d’inquiétude. C’est très handicapant pour lui car il n’arrive pas à se détendre
vraiment : un souci réglé en amène un autre pour le remplacer, et ainsi de suite…
Il tombe dans les travers du contrôle excessif : vérifier 3 fois (ou plus!) que la
porte est bien fermée, que ses billets de train sont bien dans son sac ; qu’il n’a
pas oublié de fermer la fenêtre, le robinet d’eau ; qu’il a bien enregistré un fichier
important, payé une facture dans les temps ou la cantine ; qu’il est bien à la bonne
porte d’embarquement quand il prend l’avion ; qu’il avait bien rendez-vous chez le
médecin le jour où il se retrouve dans sa salle d’attente, et j’en passe…
Pour se défendre de son anxiété envahissante et génératrice de stress,
l’anxieux devient contrôlant à l’excès pensant régler son problème ou tout du
moins le régler provisoirement.Cela ne sert pas à grand-chose puisque de toutes
façons le stress revient toujours.
Cette hypervigilance est particulièrement éreintante car elle ne laisse pas
franchement de repos : l’anxieux peut développer une tendance
hyperactive, dort mal et se sent perpétuellement insécure.
Comment se sortir de cette anxiété permanente ?
Tout d’abord, en prenant conscience qu’elle est handicapante, et que tout n’est
pas figé dans le marbre sur le plan psychologique. Certes, si vous vous êtes
reconnu (e) dans les exemples ci-dessus, il y a de fortes chances que vous
ayez une structure de personnalité dite anxio-phobique, et ce n’est pas une
maladie, hors cas extrêmes qui doivent amener à consulter, comme les névroses
phobiques ou névroses d’angoisse (avec suées, gêne respiratoire, tremblements,
malaise important…) ou encore une aggravation de l’hyper-activité, un sommeil
non-réparateur persistant sur plusieurs semaines, une permanente « crainte du
pire »… symptômes qui peuvent faire penser à une dépression.

Si vous vivez avec votre inquiétude sans souci, vous pouvez apprendre à gérer
les états de stress quotidiens en pratiquant une activité faite pour vous, qui
invite à la détente : yoga, gym douce, taï-chi, qi-gong, relaxation,
massages…
Au quotidien, soyez attentif à ne pas bloquer votre respiration, apprenez la
respiration profonde, et ayez le réflexe dès que vous en sentez le besoin, lorsque
la tension monte. Fermez les yeux en la pratiquant, concentrez-vous sur votre
posture, bien droite, les pieds bien ancrés au sol. Autre technique : visualisez un
endroit, un paysage qui vous plaît, et imaginez que vous vous y promenez, que
vous vous y sentez en totale sérénité.
La sophrologie, l’hypnose, l’accompagnement en Relation d’aide avec des
outils spécifiques, pratiqués avec des professionnels compétents, permettent
d’évacuer beaucoup de son anxiété.
Côté homéopathie, Ambra Grisea fonctionne bien sur la nervosité, Gelsemium
sur les troubles de la concentration, Aconitum Napellus en cas d’angoisse forte.
En cas d’insomnie, la passiflore (Passiflora Incarnata) est efficace.
Un naturopathe peut vous conseiller efficacement un traitement à base de
plantes, et une alimentation adaptée.
D’une façon générale, l’anxieux doit être rigoureux sur son hygiène de vie et
son repos quotidien afin d’éviter l’aggravation de ses symptômes, et de gérer le
mieux possible au jour le jour, son inquiétude naturelle.
Un suivi thérapeutique peut lui être très utile, parfois quelques séances suffisent
pour ressentir
une véritable amélioration !
• A lire, pour en savoir plus :
Petit ou grand anxieux – Alain Braconnier (Odile Jacob)
Psychologie de la peur – Christophe André (Odile Jacob)
L’anxiété et les troubles anxieux – Suzy Soumaille (Collection J’ai envie de

comprendre/Médecine et Hygiène)

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