Savoir écouter, tout un art…

Avez-vous dans votre entourage une personne à laquelle vous vous confiez, sans avoir l’impression d’être écouté ?
Moi oui. Il s’agit d’une personne très proche. Je dis 3 phrases, et je la sens déjà partie, absente, dans ses pensées,

ses propres préoccupations. C’est très désagréable et ça me donne l’impression d’avoir perdu mon temps. Pire.
J’en sors contrariée, de mauvaise humeur, parfois même ma journée est plombée, et dans le pire des cas, ça va me
réveiller la nuit !
Lors de cette conversation qui de fait, n’en est pas une, j’arrête parfois de parler, pour voir…
« Je t’écoute ! » me dit-elle très vite… sans pouvoir s’empêcher d’embrayer sur un autre sujet. « Je te coupe,
mais… »
Je t’écoute, mais je te coupe. Je t’écoute… mais je ne suis pas intéressée. Ce que j’ai moi en tête, est plus
important.
Résultat : un inconfortable sentiment de frustration. Pas d’écoute = pas d’intérêt pour l’autre. Pas de
reconnaissance, pas d’existence, absence totale de disponibilité. Et surtout, indifférence pour le problème qu’on a
exposé. Soutien, n’en parlons même pas. Bref…
Bien choisir ses interlocuteurs et confidents
A ce stade, à moins d’être maso, il faut comprendre qu’il y a peu de probabilité que la personne change, pour des
raisons qui lui sont propres et font partie de son caractère, son histoire, son vécu. Si vous vous reconnaissez dans
ce type de situation, un petit conseil qui fait gagner du temps : changez de confident !
Gardez celui-ci pour d’autres raisons louables qui sont la base de la relation que vous avez avec lui ou elle, d’autres
de ses qualités (il y en a !), ses atouts, ses connaissances, ses compétences. Choisissez quelqu’un qui sache
écouter. Certains ont ça en eux, c’est inné. Ils sont souvent choisis de façon spontanée, sans réfléchir, parfois
même par des inconnus.
Ce sont ceux vers qui on se tourne spontanément en cas de problème, dans la sphère professionnelle comme dans
la sphère familiale ou amicale. Outre leur côté rassurant, ils inspirent la confiance parce que lorsque vous ouvrez la
bouche, leur regard est rivé au vôtre, et ce que vous dites a l’air de revêtir la plus grande importance. Peut-être
faites-vous partie de ces privilégiés, auxquels on fait confiance parce qu’ils offrent aux autres, connus ou inconnus,
cette disponibilité. C’est une grande chance. Etre choisi pour entendre, pas forcément pour résoudre. Juste pour
être vu, « reconnu ».
D’autres savent faire, parce qu’ils ont appris. Parce que écouter, cela s’apprend aussi.
Posture du corps, regard, silence choisi… ce qui montre à l’autre que je l’écoute
Dans la formation que j’ai choisie, Thérapeute en Relation d’Aide, on nous apprend à écouter. Et écouter, ça vous
semblera un poncif, c’est aussi savoir se taire… savoir se taire, mais avec la bonne posture, celle que le langage
corporel va traduire, le regard, l’attitude, le corps orienté vers la personne qui vous parle.
Si je ne dis rien, à priori, j’écoute. Si j’écoute, mon corps le traduit, parfois à mon insu. Je regarde en face la
personne qui parle. Mes yeux sont bien ouverts. Je ne fais pas autre chose en même temps, si nécessaire, je
m’arrête de faire ce que j’étais en train de faire, surtout s’il s’agit de mon enfant, de mon conjoint.
Combien d’enfants, à l’issue d’une journée de classe, souhaiteraient raconter quelque chose d’important qu’ils ont
vécu dans la journée, et ne finissent pas leur récit parce que leur parent est occupé à autre chose et qu’il ne leur
accorde qu’une attention superficielle.
Parfois, on peut passer à côté de quelque chose de vraiment important, parce qu’on n’a pas été suffisamment
présent à l’autre. Idem, bien sûr, pour le conjoint ou la conjointe, l’ami proche, le voisin… qui engage la
conversation, mine de rien ou dit juste un petit truc qui, avec un peu de feeling, devrait faire dresser l’oreille !
On nous apprend à écouter, à être complètement présent à notre interlocuteur, et aussi à poser des questions, sans
forcément donner notre avis et imposer de fait, notre façon de voir.
Juste rebondir sur des points importants, faire préciser. Sans jugement, sans conseil, sans « moi à ta place… »

Il suffit de peu de choses pour que le problème, petit ou gros, de l’interlocuteur, soit un peu ou beaucoup soulagé
par une écoute bienveillante, à défaut d’être résolu.
On nous apprend, en tant que futurs thérapeutes, à avoir aussi la « bonne distance », à rester à notre juste place.
Etre proche, oui, pour mettre en confiance, mais dans une proximité mesurée.
C’est une approche intéressante à tester aussi dans son milieu amical, familial ! Se taire, écouter, ne pas prendre
parti, essayer de ne pas s’impliquer, rester dans une neutralité attentive et affectueuse. Mais être présent, à 200%.
Parce que ce moment-là, pour ce problème-là, ne se représentera peut-être plus.
Il suffit de si peu de choses pour savoir entendre l’essentiel.

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